LE CAMARGUE
Le cheval camargue appartient à une race très particulière, qui n'a son équivalent nulle autre part en France tant par sa manière de vivre et ses caractéristiques physiques que par ses qualités.
Plusieurs thèses existent, présentant le cheval camargue tantôt comme un survivant préhistorique réfugié dans le delta rhôdanien, tantôt comme un cheval d'origine germanique ou bien encore comme un cheval d'origine mongolique, amené en bateau par les colonisateurs phéniciens.
Le cheval camargue serait le descendant à peine modifié de 'l'Equus Caballus" du quaternaire dont on retrouve les représentations dans certaines grottes préhistoriques de Niaux (Ariège), Lascaux (Dordogne), ainsi qu'au pied de la roche de Solutré (Saône et Loire).
Le cheval camarguais serait également le descendant de montures de Carthaginois ou de sarrasins, échappées et retournées à la liberté dans le delta du Rhône. Jules césar, séduit par sa vivacité, aurait créé des haras pour favoriser son élevage. Puis il s'est développé autour d'Arles, et on le retrouve comme monture des camisards protestants des Cévennes. Plus tard, Napoléon le recrute pour équiper sa grande armée, et il figure vers 1865 comme bon porteur lors de la percée du Canal de Suez. Par la suite, ce cheval a souvent été l'objet de croisements destinés principalement à lui donner de la taille. Mais à chaque fois, l'influence de son environnement particulier a gommé les apports de sang étranger.
C'est vrai, il en a " bavé " notre cheval camargue ! N'oublions pas d'autre part qu'il dut subir de nombreux croisements avec les chevaux barbes, bretons et autres. En 1890, Pader, qui était vétérinaire dans un régiment de hussards, insistait sur les ressemblances avec les chevaux orientaux et évoquait l'influence des chevaux arabes laissés par les Sarrasins dans le Midi du Moyen âge... Peu à peu, la race camargue perdit ses plus beaux sujets, tandis que les "rescapés" étaient utilisés pour "li cauco", c'est à dire pour fouler le blé en gerbes sur l'aire, jusqu'à l'adoption du rouleau et des machines modernes.
A cette situation tragique devait s'ajouter la mise en culture de la Camargue. En 1964, manadiers et éleveurs, convaincus de l'intérêt à conserver cette race dans son type originel, décidèrent de créer l'Association des Eleveurs de Chevaux de Race Camargue. Le 17 mars 1978 la race camargue fut officiellement reconnue donnant agrément au Parc Naturel Régional de Camargue.
On peut affirmer, que le Camargue d'aujourd'hui est fort proche de ses ancêtres vivant, il y a 2000 ans. Il existe encore des troupeaux vivant en semi-liberté, résistant au soleil brûlant et au mistral glacial, se nourrissant d'herbes et de végétation aquatique.
Le Camargue est un cheval dont sa taille varie entre 1,35 m à 1,45 m. Dernièrement, les éleveurs sont tombés d'accord sur la taille du cheval camargue : il peut desormais atteindre 1,48m au garrot ( âge adulte ).
Primitif et à demi sauvage, à la robe presque toujours grise, et au système pileux particulièrement fourni. Il a une crinière abondante, barbe et moustache très longues, fortes ganaches, queue épaisse. La tête du camarguais est grosse, les oreilles courtes, l'encolure et l'avant-main massives, les reins longs, la croupe courte et avalée. Il n'est pas excessivement rapide mais agile, rustique, maniable et surtout particulièrement endurant.
Le cheval camargue naît, et vit dans la région de Camargue qui se révèle préponderante pour le développement de ses qualités. Cette région est délimitée par le triangle Tarascon, Montpellier et Fos, et n'ont droit à l'appellation "Camargue", que les produits nés et élevés en "manade", ce que l'on designe par :
" Le Berceau de la race "
Par ailleurs il existe un concours national d'approbation à la monte publique qui se déroule chaque année. Un jury est mis en place par la commission camargue selon les définitions de l'arrêté ministériel du 19 mars 1990. L'effort des éleveurs, l'agrément de la race par le Ministère de l'Agriculture, ont ouvert des perspectives heureuses pour notre cheval camargue qui reste et doit rester l'une des fortes images de marque de la région, reflet des grands espaces et des gardians dans leur authenticité. Toutefois il est clair qu'au-delà du rêve, le cheval camargue est aussi un "objet" commercial, et, là aussi, l'exigence de qualité a son intérêt.
Les chevaux sont élevés en "manades", totale liberté et plein air intégral. c'est un élevage extensif, avec la végétation pauvre des marais qui ne permets pas un gros effectif à l'hectare.
La réglementation définit la manade comme suit :
"une manade est un élevage en liberté de chevaux Camargue comprenant au minimum quatre juments reproductrices, stationnées toute l'année dans le berceau de la race, sur un territoire ne comportant pas plus de deux unités de gros bétail par hectare, avec un minimum de vingt hectares d'un seul tenant en propriété ou en location".
Le ParcNaturel Régional de Camargue est agréé pour participer à la sélection du cheval camargue. C'est lui qui détient l'arbre généalogique ou studbook. Son rôle est de vérifier l'affiliation des poulains. Le Parc participe également à la mise en place du Diplôme d'Accompagnateur de Tourisme Equestre.
Son rôle est évidemment d'encourager l'utilisation du cheval camargue.